Mardi 21 février, lendemain de l’anniversaire de Marine, c’est avec une légère gueule de bois que nous nous réveillons et nous préparons avant de prendre le bus direction Legazpi. Cette fois, nous choisissons un bus direct, ce qui nous simplifie bien la vie. Le minivan nous dépose même directement à l’aéroport, parfait !

Nous décollons en début d’après-midi de Legazpi, avec une dernière vue sur le Mayon, bien qu’un peu couverte. Nous atterrirons à Manille une heure après, suite à un vol un peu agité ! Nous rejoignons notre hôtel dans le centre grâce à Grab, qui ici encore semble être la meilleure solution pour se déplacer. Nous nous reposons à l’hôtel puis sortons pour aller dans un mall, à 2 km de là. Manille est assez spéciale, on l’avait beaucoup lu et entendu. Et ce soir, c’est vrai que nous avons beaucoup de mal avec l’animation de cette ville, que l’on trouve tout sauf agréable. Nous passons dans des rues mal éclairées, les gens nous regardent (mais sont plutôt gentils), malgré cela nous avons du mal à nous sentir à l’aise. Quand un enfant se fait renverser par un vélo, c’est un peu la goutte de trop et on décide de prendre un tricycle pour le reste de la route. Nous arrivons à en négocier un pour 70 pesos. Nous arrivons finalement au mall, complètement un autre monde ! En quelques minutes à Manille on peut se rendre compte des écarts de richesse très importants aux Philippines. On pense d’ailleurs que nous l’avons rarement autant ressenti, à part peut-être en Inde.

Notre tour dans le mall est finalement assez rapide, et on décide de rentrer. Nous voulions faire une lessive (assez urgente) mais nous décidons de ne pas la faire ce soir, nous préférons rentrer directement à l’hôtel. Nous reprenons un tricycle (qui nous indique un prix de 80 pesos, ok pour 2 kilomètres). Il nous dépose devant l’hotel et on se rend compte qu’il n’a pas de monnaie (contrairement à ce qu’il nous avait dit, mais bon, c’est un classique). Romain part donc faire du change un peu plus loin, puis lui donne un billet de 100. Et là, il nous fait une scène comme quoi nous avions convenu de payer 180, ce qui est beaucoup trop cher pour la distance (d’ailleurs pour le pays même 80 pesos c’est bien trop cher !). S’en suit une petite embrouille pour qu’il arrête de mentir et nous rende la monnaie, même le « garde » en bas de l’hôtel s’en mêle (il prend le parti du chauffeur bien sûr, ce qui nous énerve encore plus)… Finalement on décide d’arrêter cette embrouille et nous partons en lui laissant le billet de 100, mais c’est tout. Nous sommes assez déçus de cette fin de journée et on décide de ne plus sortir de la soirée. Manille nous a achevé ! C’est la première fois du voyage que nous avons un aussi mauvais avis sur une capitale (après il y a sûrement des endroits très bien, vu la taille de la ville !). Du coup, ce soir c’est room service ! Heureusement que nous avons un bon hôtel…

Le lendemain, nous prenons le petit déjeuner puis quittons déjà l’hôtel, et par la même occasion Manille ! Nous nous rendons en Grab à la station de bus Victory Liner de Cubao, à Quezon City. De là, nous prenons un bus pour Baguio, direction le nord de Luzon. En effet, pour les prochains jours et la fin de notre séjour aux Philippines, nous allons à Rosario, à moins de 200 kilomètres de Manille. Nous allons séjourner dans une ferme, Happy House Farm, et tenter d’y apprendre peut-être des choses ! Le bus qui se rend à Baguio nous dépose à Rosario, au bout de 5 heures de route. Le frère de Carol, la propriétaire de la ferme, vient nous chercher en tricycle. Il y a encore une quinzaine de kilomètres avant d’atteindre la ferme, qui est complètement au milieu de nulle part, sur une colline avec vue sur la mer d’un côté, et les montagnes de l’autre ! Pas mal !

Carol nous accueille et nous montre notre chambre, une petite cabane simple mais confortable. La salle de bain est quant à elle séparée, avec des toilettes sèches (qui cachent souvent des invités surprise le soir : araignée géante, cafards géants et crapauds bien entendu !) et des douches sans eau courante, au seau. David et Carol nous expliqueront que cette région est particulièrement sèche, et de plus en plus avec le dérèglement climatique (la mousson dure beaucoup moins longtemps qu’avant, elle s’est réduite de 2 mois en 5 ans). Ils ont pu construire leur propre moyen de récupération d’eau ce qui leur permet d’être autonomes pendant l’année, contrairement à la majorité de la population des alentours qui doit se rendre au puit régulièrement. Le confort est donc sommaire, mais c’est tout de même un luxe par rapport aux voisins. Nous ferons donc au mieux tout au long du séjour pour être les plus économes en eau possible, ce que nous n’avons malheureusement pas forcément l’habitude de faire !

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Notre chambre au milieu de nulle part !

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Nous nous reposons le reste de la journée et faisons un petit tour de la ferme. Happy House Farm est tenue par Carol, une philippine, et son mari anglais David. Ils y cultivent des légumes et des fruits (aubergines, salades, bananes, papayes, oignons, gingembre, citrouilles…), tous bio. Ils n’ont pas d’élevage d’animaux, si ce n’est des bassins pour les poissons qui sont pêchés de temps à autres. Ceux-ci accueillent néanmoins surtout des grenouilles et des crapauds, qui sont un peu les rois de la ferme ! À la nuit tombée, ils sont tous de sortie, la lampe torche est donc indispensable si on veut éviter de marcher dessus (et de potentiellement se faire mal, car marcher sur un crapaud, cela peut faire peur !).

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Des bébés cocotiers

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Les deux autres animaux de la ferme, Blackie et Tiger

David et Carol accueillent également des hôtes du monde entier, qui viennent juste pour profiter du cadre, ou pour les aider dans les travaux de la ferme, en mode work exchange. C’est une première pour nous dans le voyage mais c’est ce que nous avons décidé de faire ! En plus, la formule est super intéressante car nous ne payons que 700 pesos par jour chacun (à peine plus de 10€), avec l’hébergement et tous les repas inclus (quasiment tout végétarien et bien sûr super frais !). Le soir de notre arrivée, Carol nous prépare un super curry de lentilles avec du riz, c’est simple mais vraiment HYPER bon !

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Le terrain basket du village (personne n’y joue avant le coucher du soleil, il fait bien trop chaud)

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Le buffle du voisin, qui vient aider pour les gros travaux de creusage

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Les bananiers du jardin

Le lendemain (et les jours suivants), on se met au boulot ! David a décidé d’aggrandir la cuisine extérieure et de rajouter un plan de travail avec un poêle rocket stove. Pour construire tout ça, il souhaite tester une des techniques les moins chères et plus durables possibles, en utilisant des sacs de terre (qui sont modelés et utilisés un peu comme des briques) recouverts d’argile (le sol étant naturellement argileux dans les alentours, il n’y a qu’à creuser pour la récupérer).

Nous commençons par réaliser de la boue, et c’est parti ! Nous lançons le mélange sur les sacs pour qu’il tienne bien, renforçons certains côtés avec des coquilles de riz, ce qui donne un mélange comparable à du torchis. Au bout de plusieurs couches, de lissage et d’amour, « notre » cuisine commence à ressembler à quelque chose ! Nous parvenons à lisser les plans de travail, et les recouvrerons à la fin de ciment pour que la finition soit bien solide et plus hygiénique. Voici quelques photos du projet !

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Et pendant que nous travaillons, Carol est aux petits soins et nous prépare en plus des repas, des cafés chauds ou glacés, des donuts à la banane du jardin, des thés au gingembre… bref nous sommes complètement gâtés et on se régale ! Les repas sont aussi de vrais festins, entre currys végétariens, burgers avec des steaks végétariens aux lentilles, des salades du jardin, des fried rices… on a très souvent bien mangé pendant ce voyage, mais là c’est une vraie mention spéciale !

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Nous avions prévu à la base de prendre un après-midi pour nous promener, mais finalement nous nous sommes trop laissés prendre dans les travaux ! Le dernier jour, David travaille sur la cuisine avec son employé, et comme il n’y a pas beaucoup de place, nous arrêtons de travailler dessus pour ne pas les gêner. À la place, nous nous mettons en mode jardinage à la nurserie et replantons de petits plans de cafés dans des pots un peu plus grands. C’est plus tranquille que « la boue » et surtout ça permet de permet de nous remettre un peu de nos courbatures ! Cela nous plait bien aussi.

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Nous repartons le cœur un peu lourd le 27 février, mais contents néanmoins à l’idée de retrouver un peu de confort ! Nous reprenons un bus pour Manille, où nous logeons pour une nuit dans un appart-hotel juste à côté de l’aéroport (dans une bulle quoi). Les Philippines, c’est déjà la fin. Nous avons vraiment vraiment adoré ce pays qui aura été une magnifique surprise. Nous avons fait de belles rencontres, que ce soit avec des Philippins ou même des occidentaux, et surtout nous en avons pris plein les yeux ! Entre volcan en activité, requins-baleines, tortues, notre première plongée, rizières magnifiques, cascades bleu turquoises… nous avons été vraiment chanceux ! Ce pays est absolument incroyable, bien plus sûr que ce que l’on souhaiterait nous faire croire (à part certains endroits de Mindanao bien entendu), et nous prévoyons déjà d’y retourner tellement il y a de choses à y voir. Un vrai coup de cœur ! Heureusement, pour le prochain et dernier pays du voyage, nous allons taper fort, ce qui rend le départ des Philippines un peu moins dur ! On se retrouve « là-bas » !

Publié par Marine Lascault

Romain & Marine, 26 et 27 ans. En voyage depuis le 31/01/2017. Actuellement en Indonésie Pays déjà parcourus : Népal, Inde, Sri Lanka, Malaisie, Singapour

5 réponses sur « Jours 384 à 390 : Rosario, une semaine à la ferme »

  1. Taper fort !? Probablement un grand pays : le Japon …peut-être !? Profitez bien de la prochaine et dernière étape de votre voyage. Bises à vous deux.

  2. Merci Charles ! Peut-être le Japon, ce n’est pas impossible… Réponse dans le prochain article (ce soir si tout va bien !)

  3. Allez on va écomiser tous, Champignon compris pour aller visiter ensemble les Philippines, dans 3 ans on part là bas!!!

  4. Je pourrai te prêter des truelles si tu veux bricoler à la maison…. c’est mieux pour étaler le ciment !

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