Bon, on vous prévient tout de suite cet article ne contient pas de belles photos, mais plutôt un long récit de petites mésaventures !
Dimanche 15 octobre, nous nous levons vers 9 heures, préparons nos sacs et décidons d’aller manger quelque chose car une longue journée de bus nous attend. Malheureusement, comme nous sommes dimanche, le peu de restaurants aux alentours de notre Airbnb sont fermés. Nous nous rabattons sur une petite boulangerie qui fait d’énormes gâteaux à la crème en forme de Pikachu ou de terrains de football. Heureusement, ils font aussi de petits croissants que nous mangeons devant la piscine avec un café !
Le pick-up pour le bus doit venir nous chercher à 11h30. Nous appelons l’agence pour confirmer que quelqu’un va bien venir nous chercher (n’étant pas dans une guest house, nous pouvons être plus facilement oubliés). Ils nous confirment l’heure « 11h30 », nous nous dirigeons donc vers le point de rendez-vous. À 11h35, un tuk tuk s’arrête devant nous. Il descend et nous dit « Thakhek ? », notre destination. On ne se pose pas (trop) de questions, et on monte à bord, persuadés que c’est notre pick-up. Il commence à nous demander 40000 kip pour le trajet. Or, s’il y a bien un intérêt à réserver les bus via une agence, c’est les pick-up gratuits jusqu’au bus. On lui explique donc tant bien que mal en lui montrant notre billet que nous avons déjà payé. Il remonte finalement à sa place, et c’est parti ! Au bout d’un quart d’heure, il s’arrête devant la gare de bus centrale. Un monsieur vient nous voir et nous demande où nous allons : on lui dit Thakhek, et il nous explique que ce n’est pas la bonne gare de bus. Cela commence à sentir mauvais… Nous demandons à notre chauffeur si il a bien été envoyé par l’agence, s’il connaît son nom, mais il ne comprend malheureusement pas l’anglais. Un autre jeune homme (qui parle anglais) arrive, et au bout d’un moment on arrive à faire comprendre à ce petit monde qu’on voudrait aller directement à l’agence, car il y a un souci. Le tuk tuk nous emmène donc dans le centre, juste devant l’agence, et nous y entrons. À peine le temps de dire au gérant que nous avions réservé un bus pour Thakhek, qu’il appelle un numéro sans rien nous dire. On lui demande s’il connaît le chauffeur du tuk tuk, il nous dit que non et que le pick-up va arriver. Aaaaaah… nous sommes bien montés dans le mauvais véhicule… On essaye de comprendre comment le tuk tuk a su que nous allions à Thakhek mais c’est un mystère, ce serait à cause de nos gros sacs et du côté de la route où nous étions… Quand même une sacrée chance pour lui ! Du coup nous payons le tuk tuk (un peu à contre-coeur on l’avoue… mais bon pas trop le choix) et nous nous excusons auprès du monsieur de l’agence et de notre véritable chauffeur qui arrive, et qui est allé nous chercher pour rien… Et nous ne montons pas dans un tuk tuk sorti de nulle part, mais dans un mini-van, rempli de touristes ! Un bon indice ! Note pour la prochaine fois : demander au préalable comment reconnaître la personne qui vient nous chercher…
Nous arrivons à la gare de bus qui se trouve à quelques kilomètres de la ville. Nous montons dans un beau bus, mais il n’y a plus trop de places car on arrive tard (c’est un peu de notre faute on imagine), et du coup on se retrouve tout derrière. Le trajet durera environ 5h, un peu moins que prévu ! Nous arrivons à Thakhek vers 18h30, et nous prenons un tuk tuk avec un couple d’Ecossais qui se rend au même endroit que nous. Nous n’avons pas la foi de négocier (d’ailleurs cela paraît impossible ici), ce sera donc 20 000 kip par tête.
L’arrivée à notre guest house, Villa Thakhek (qui jouxte la Thakhek Travel Lodge, un peu moins chère) est une excellente surprise. La chambre est grande, toute propre et c’est vraiment très joli. Il y a en plus un restaurant (tant mieux car il n’y a quasiment rien aux alentours). Nous mourrons de faim et allons prendre deux assiettes de viandes panées avec des frites pour terminer cette journée mieux qu’elle n’a commencé !
Thakhek est réputée pour ses alentours (et non pas pour la ville en elle-même) et son environnement (des centaines de pics karstiques), qui sont généralement visités par les touristes en moto, dans ce qui est appelé la « boucle de Thakhek « ou « loop » si on préfère. Elle se fait sur une durée de 3 ou 4 jours, avec des stops plutôt bien définis dans des petits villages pour la nuit, et quelques visites de grottes ou de cascades dans la journée. Nous avons décidé de ne pas faire la loop, le temps est plutôt instable au Laos en ce mois d’octobre et nous préférons aller plus tôt (et plus longtemps) dans les 4000 îles, tout au sud. Du coup, nous avons décidé de ne faire qu’un tour en scooter des alentours, pour la journée. Un loueur se trouve juste à côté de la guest house, cela tombe bien, et nous prenons un scooter automatique pour 100 000 kip, soit 10€ (très cher par rapports aux 3€ de l’Indonésie ou du Vietnam). Nous avons noté quelques endroits sur la carte, des cascades et des grottes pour faire des stops.
Notre loueur de scooters s’appelle « Pokemon GO », ce qui nous donne droit à un beau logo sur le casque
Après avoir remis un peu d’essence (environ 80 centimes le litre) nous prenons la route numéro 12, sur laquelle se trouve pas mal de points d’intérêt. Nous décidons de commencer par le point le plus lointain, puis de revenir tranquillement en faisant les autres arrêts. Nous nous dirigeons d’abord vers la grotte Tam Sa Pha In, qui a l’air magnifique. Malheureusement, quand nous arrivons devant le chemin qui y mène, celui-ci est complètement inondé. Impossible de passer à pied, et encore moins en scooter ! Nous décidons donc de continuer un peu plus loin notre route car elle est néanmoins très belle, avec de petits villages, des vaches, et bien sûr les paysages incroyables de pics karstiques ! La route est en plus agréable, elle est assez large mais pas trop fréquentée, à part quelques gros camions.
Malheureusement, les autres endroits visitables sont fermés (on ne saura pas pourquoi !) ou beaucoup trop éloignés. Après un vingtaine de kilomètres, nous décidons de faire demi-tour et d’aller visiter les autres endroits au début de la route. Le premier est le lac Falang (le lac des « blancs »/occidentaux, mot qui vient d’ailleurs de « Français », car les Français venaient le week-end pour pique-niquer). Nous nous arrêtons sur l’espèce de parking à l’entrée du chemin. Une famille se trouve à côté, et une petite fille nous fait signe d’y aller à pied, car la route est inaccessible en scooter. Nous hésitons un peu (apparemment il y a quelques vols de scooters reportés à cet endroit), et quand il se met à pleuvoir nous décidons de sauter cette étape. La pluie ne dure finalement pas, nous laissant le temps de « visiter » la grotte Xiang Liap, qui se trouve un tout petit plus loin. Elle n’a pas trop d’intérêt en cette fin de saison des pluies car on ne peut voir que l’entrée…
La fausse entrée de la grotte
La vraie entrée de la grotte, un peu sous l’eau !
Il se remet à pleuvoir alors que nous allons repartir. Nous attendons un peu, et quand l’averse n’est plus qu’une pluie fine, nous repartons. Nous faisons un petit stop sur le pont pour profiter de la belle vue, mais il se met à pleuvoir de nouveau… Nous tentons quand même d’aller sur le chemin qui mène à la Buddha Cave, mais celui-ci dure 9km et la pluie ne faiblit plus (c’est même l’inverse !). Nous prenons quelques photos, et décidons de rentrer.
La dizaine de kilomètres qui nous sépare de la guest house nous paraît interminable. La pluie est forte et froide, et nous arrivons complètement trempés (nous n’avions pas pris les kways, mais ils n’auraient de toute façon pas servi à grand chose…). Finalement, il pleuvra tout le reste de l’après-midi, donc nous avons pris la bonne décision ! Nous nous reposons un peu, et mangeons un bon plat chaud. Nous réservons également nos billets de bus pour le lendemain, direction Paksé, au sud du pays.
Frédéric, le sac à puces du coin (mais super gentil)
Le lendemain, nous nous réveillons assez tôt, car nous avons rendez-vous à 7h40 pour le pick-up. Nous sommes prêts à l’heure, et commençons à attendre à l’accueil. Un des employés vient nous voir pour nous demander si nous allons à Vientiane. Nous répondons que non, nous c’est Paksé, et que notre bus part à 8h30, que nous n’avons pas les billets (on nous a dit la veille que nous les aurions aujourd’hui). L’employé se décompose un peu, a l’air stressé, tente d’appeler des gens qui ne répondent pas, bref on le sent mal. Pourtant, sur les bons conseils de notre hôte Airbnb de Vientiane, nous avions bien confirmé 2 fois avec lui la veille, indispensable au Laos 🙂 . L’employé disparait ensuite, sans rien nous dire, et on le revoit servir au restaurant une dizaine de minutes après. On commence à se demander si on aura notre bus à l’heure, car il est déjà plus de 8h. Finalement un autre employé arrive, on lui demande ce qu’il en est, et il nous dit que le pick-up arrive. Ouf ! Effectivement, il est là quelques minutes plus tard. Nous arrivons à la gare de bus pile à l’heure, le chauffeur coure récupérer nos billets et nous voilà partis ! Nous sommes contents car le bus est confortable et agréable. Néanmoins, cela reste un bus local, ce qui signifie qu’il va être lent !
Il multiplie les pauses de plus de dix minutes ce qui fait que nous mettons un bon moment à arriver (= 8h). C’est sans compter aussi, à 30 km de Paksé, une petite panne ! Cela faisait longtemps (depuis le Népal en fait, ça n’est arrivé qu’une fois !). Il y a eu un gros bruit puis le bus s’est mis à faire de gros bonds assez désagréables. Le chauffeur s’arrête, et tous les employés du bus se mettent en mode mécaniciens. C’est apparemment les suspensions qui ont lâché (ou un truc comme ça, on est pas trop mécaniciens nous !). À l’aide de vieilles courroies en caoutchouc, de grosses pierres et de cordes, ils réparent cela assez rapidement, et nous voilà repartis. On se dit qu’en fait ils ont surtout limité les dégâts, car le bus continue à faire de petits bonds à la moindre imperfection de la route (et on est n’est pas sur une autoroute allemande, si vous voyez ce qu’on veut dire…).
À chaque arrêt, une horde de vendeuses monte dans le bus pour proposer des brochettes d’oeuf dur ou de volaille (mais entière la volaille !)
Finalement, nous arrivons à destination, à la gare de bus nord de Paksé, qui se trouve à 8 kilomètres de la ville. Nous nous entassons tous dans un tuk tuk (ils sont grands au Laos, ce sont des tuk tuk camion et pas scooter comme en Inde), et arrivons finalement au centre-ville. Nous sommes vraiment crevés par ces derniers trajets, mais ce n’est pas fini. Paksé ne sera pour nous qu’une étape, car nous repartons demain pour les 4000 îles. Nous voulons nous reposer et c’est à priori l’endroit idéal. Le soir, nous nous promenons un peu dans la ville, et échangeons de l’argent contre des dollars (pour le visa cambodgien). Nous mangeons dans un petit restaurant plutôt bon, si ce n’est que les lumières sont des aimants à insectes et qu’ils aiment bien tomber dans nos assiettes, pas super ragoûtant !
Le lendemain, nous partons en mini-van vers les 4000 îles, sans trop de soucis cette fois ! Nous mettons environ 2h30/3h avant d’arriver à l’embarcadère, qui nous emmène à Don Khone, l’île réputée pour être la plus calme. Nous trouvons un petit bungalow au bord du Mékong, qui sera notre havre de paix pour une semaine. Petit cadeau typiquement Lao, un sublime coucher de soleil pour nous accueillir !
On vous présente les 4000 îles dans un prochain article !
Vous avez mis des photos superbes, même prises sous la pluie! Vous vous souviendrez du Laos par ses superbes couchers de soleil mais aussi par son humidité en espèrant que cela ne va pas trop duré……..
Merci 🙂 oui on a quand même eu le droit à de beaux paysages ! Et les couchers de soleil ce n’est pas dans les 4000 îles que ça va s’arrêter ! C’est le spectacle tous les soirs
…
durer…..
Vous avez vraiment tout cumulé !!! Mais malgré votre galère, vous nous avez régalé de belles photos même sous la pluie.