Le mercredi 15 novembre, nous décollons de Phnom Penh en direction de Kuala Lumpur. Nous avons en effet décidé d’y passer quelques jours avant de partir pour la Birmanie (ou le Myanmar), car c’est une ville que nous apprécions tout particulièrement. Nous ne nous attarderons pas dessus, car nous n’avons rien fait de spécial qui mériterait un récit. Nous avons retrouvé nos restaurants préférés, fait les magasins, regardé les couchers de soleil devant la Masjid Jamek en écoutant son sublime appel à la prière, et également visité le musée de l’art islamique, qui a une très belle collection permanente.
Nous avons décollé pour la Birmanie le dimanche 19 novembre en fin de journée, en soirée même car il était environ 21h. La bonne surprise, c’est que la Malaisie est sur un fuseau horaire un peu différent par rapport aux autres pays d’Asie du Sud-Est (elle a une heure de plus que le Cambodge ou le Laos par exemple, alors qu’elle est située plus à l’ouest), et qu’en arrivant à Yangon, nous gagnons 1h30. Il n’est donc même pas 22h !
Pour entrer en Birmanie, il faut un visa. Depuis 2015, il est possible pour de nombreux pays de saisir les demandes de visa directement en ligne (comme pour le Vietnam ou l’Inde par exemple). C’est un moyen plus économique et bien plus simple d’avoir son visa, où que l’on se trouve dans le monde. C’est très simple, il suffit de se munir de sa carte bleue et d’aller sur ce site. Le paiement des 50$ nécessaires (moins cher qu’en ambassade) se fait directement en ligne. On a la réponse dans les 3 ou 4 jours maximum : nous l’avons eue le lendemain. Il faut ensuite imprimer le papier et le présenter à l’immigration, accompagné de la carte d’arrivée généralement distribuée dans l’avion.
Si ce n’est un peu de queue, nous passons cette étape sans soucis. Il faut maintenant nous rendre dans le centre de Yangon, où se trouve notre guest house, 30th Corner Hostel. La solution la plus simple est de prendre un taxi. Il faut négocier un peu car les prix ne sont pas affichés (ou alors on ne les a pas vus). Compter entre 8000 et 10000 kyats (nous avons payé 10000 car il faisait nuit, après un peu de négociation car le premier prix proposé était de 12000). Cela correspond à environ 5-6€, pour 15 kilomètres. À cette heure-ci cela roulait très bien, et cela ne nous a pris que 15 minutes !
Notre premier ressenti de la Birmanie est très positif : les premiers contacts sont très amicaux, c’est plutôt propre, et il y a un petit côté qui nous rappelle l’Inde, qui nous plait bien. Nous avons la chance sur la route de voir pour la première fois la pagode Shwedagon, la plus haute construction de la ville, et certainement le lieu le plus sacré du pays. En pleine nuit, elle brille de mille feux, et elle est vraiment très imposante ! On ne retient pas notre admiration en la voyant pour la première fois.
Yangon (anciennement Rangoon) n’est pas, contrairement à ce que nous pensions, la capitale du pays. Celle-ci a en effet été changée par la junte militaire en 2007 au profit de Naypidaw, une ville à mi-chemin entre Yangon et Mandalay, plus au nord. Ce n’est à priori pas une ville comme les autres : elle est très peu peuplée (1 million d’habitants, chiffre qui est d’ailleurs contesté, il y aurait des fonctionnaires uniquement), et ne comprend que des administrations et ministères. Une ville assez étrange, qui nous rappelle un peu dans sa description des villes nord-coréennes (dans une autre mesure). Néanmoins, Yangon et ses 4,5 millions d’habitants reste la capitale économique et la ville la plus peuplée du pays.
Nous arrivons dans notre petit hôtel, dont l’entrée ne paye pas trop de mine. Nous sommes situés dans le centre de la ville, dans le quartier indien/musulman, qui est un peu mort à cette heure avancée de la nuit. Notre guest house est beaucoup plus sympa de l’intérieur, toute rénovée, et nous sommes accueillis chaleureusement par l’équipe qui nous guide dans notre chambre. Nous nous couchons quasiment directement, épuisés.
Le lendemain matin, nous nous rendons vite compte que si la rue était calme, c’était bien parce qu’il faisait nuit. Nous sommes réveillés vers 8h30 par de gros coups de klaxon, ce qui nous fait presque bizarre car les Lao et les Cambodgiens n’étaient pas de grands klaxonneurs ! L’impression d’être revenus en Inde se renforce encore un peu ! Nous nous préparons doucement, et nous ne partons que pour aller faire un petit tour dans le quartier, trouver un restaurant et une carte SIM. Pleins de choses nous viennent en tête en sortant dans la rue : il fait chaud, il y a du monde et l’odeur nous rappelle toujours plus l’Inde. Ce quartier indien ne fait décidément pas semblant, et cela nous fait plaisir ! Les Birmans sont très élégants, et portent pour la plupart le longyi, un long pagne, souvent à carreaux. Ils ont aussi souvent la peau recouverte de thanaka, une sorte de pâte qui oscille entre le blanc et le jaune, censée protéger la peau du soleil, mais aussi éviter de trop transpirer. Les hommes mâchent pour beaucoup de la noix de bétel, qui rend leurs dents rouges. Comme en Inde encore une fois ! Un autre élément assez étrange est qu’il n’y a aucun véhicules deux roues dans la rue… Nous n’avons pas encore trouvé l’explication, mais c’est vraiment très étrange en Asie ! Nous avons dû en voir un seul, une moto de police.
Ce pays commence très bien, et nous plait déjà. Il a un petit quelque chose qui ne peut pas laisser indifférent. Sa situation géographique, limitrophe entre le sous-continent indien et l’Asie du Sud-Est se ressent étonnamment !
Nous choisissons d’aller déjeuner dans un petit restaurant, très bien noté sur TripAdvisor : 999 Shan Noodle House. Ils y servent des plats birmans vraiment pas chers (entre 1900 kyats et 4000 kyats environ), et c’est super bon. Nous avions lu que la nourriture birmane était assez grasse et pas forcément excellente, mais notre premier ressenti dans ce restaurant est tout le contraire ! Du coup, nous décidons que ce sera notre cantine pour les prochains jours.
Avant de rentrer à l’hôtel, nous achetons une carte SIM. Avec sa relative ouverture, l’accès aux téléphones mobiles s’est bien démocratisé en Birmanie, et on peut en acheter un peu partout. La carte SIM en elle-même coûte 1500 kyats. Nous l’avons crédité de 6,5 GB pour 10000 kyats, donc pour un peu plus de 7€ au total. Plutôt intéressant, surtout que les réseaux wifi ne sont pas toujours stables. La 4G est quant à elle disponible un peu partout (dans les villes et les endroits touristiques en tout cas).
Vers 15h30, nous prenons un taxi en direction de la pagode Shwedagon (qui signifie « or » de Dagon, l’ancien nom de la ville), à quelques kilomètres de là. Nous négocions 3000 kyats le trajet, ce qui paraît être le bon prix pour les trajets à l’intérieur de Yangon.
L’entrée de la pagode est payante, 8000 kyats chacun (le prix doit passer à 10000 en décembre, donc nous sommes plutôt chanceux). C’est un des lieux les plus sacrés du pays, et il vaut mieux s’habiller sobrement, en couvrant les genoux et les épaules. Des longyis sont disponibles à la location pour 3000 kyats. Les chaussures et chaussettes sont aussi interdites, tout le monde est pieds nus. On peut laisser les chaussures à l’accueil (à droite de l’entrée), mais comme nous y sommes un peu tard et que le bureau va bientôt fermer, nous devons les prendre avec nous. C’est néanmoins la meilleure heure pour la visite, car on peut profiter du coucher du soleil, puis de l’illumination de la pagode, qui a l’air tout simplement magnifique.
La pagode est légèrement en hauteur, et pour que tout le monde puisse y accéder, des escalators ont été installés. On ne se fatigue même pas ! Arrivés en haut, nous sommes immédiatement éblouis par la beauté du stupa, même si il est entouré de quelques échafaudages. Le lieu est immense, et on peut y passer plusieurs heures. Il compte, en plus du stupa principal, 72 pagodes, salles de prières, statues, etc.
Nous faisons un premier tour, en profitant de l’ambiance assez unique des lieux. Il y a beaucoup de monde, dont pas mal de touristes, mais la majorité des gens sont des bouddhistes pratiquants, car le lieu est particulièrement sacré. Il comprendrait en effet plusieurs reliques ayant appartenus à 4 Bouddhas différents, dont 8 cheveux ayant appartenus au Bouddha Gautama (le fondateur du bouddhisme).
On découvre une spécificité birmane : il y a huit jours dans la semaine. Les même que nous, à part que le mercredi, jour de la naissance du Bouddha, est considéré comme deux jours à lui tout seul : le mercredi matin et le mercredi après-midi. Tout autour de la pagode, des autels sont disposés, correspondant à chaque jour de la semaine. Les fidèles viennent bénir les statues correspondants à leur jour de naissance.
Au fur et à mesure que le soleil descend, nous avons le droit à un beau spectacle de couleurs. Le ciel est passé du gris et du bleu à un rose orangé assez incroyable. Nous nous installons pour admirer la pagode s’illuminer petit à petit. Des bougies sont aussi installées tout autour, ce qui rend l’ambiance encore un peu plus mystique.
Quand nous repartons, il n’est que 18h. Nous reprenons un taxi jusqu’à à la guest house. Le soir, nous allons dîner dans un bon restaurant indien, Vedge Restaurant, pas donné néanmoins.
Vendredi 17 novembre, nous partons le matin nous promener dans les alentours de l’hôtel, en direction du marché de Bogyoke. Il se situe au nord de la 28ème rue, sur Bo Gyoke Road. C’est un immense bâtiment qui fait face à un grand mall. On y trouve donc de nombreux souvenirs, un peu d’artisanat, beaucoup de tissus, de bijoux et d’antiquités. Nous qui n’avons rien de particulier à acheter, nous en faisons assez vite le tour. Il est en intérieur avec peu de lumière (nous avons l’impression qu’il y a une coupure de courant), c’est donc un peu difficile de faire de jolies photos. Nous nous perdons un peu dedans, puis décidons de retourner dans notre restaurant de la veille, qui s’avèrera toujours aussi bon.
L’après-midi, nous repartons quand le soleil tape un peu moins fort, aux alentours de 15h30. Nous décidons d’aller découvrir le quartier sud de la ville, sur la rive nord de la rivière. La Birmanie, avec ses ressources naturelles très importantes, a été longtemps colonisée, notamment par les Anglais, à partir de 1886 et jusqu’en 1937. Après quoi, pendant la guerre, le pays aurait été occupé par le Japon, avant d’accéder à l’indépendance en 1948. La ville de Yangon a une marque encore bien visible de cette très longue période de colonisation, à travers les nombreux bâtiments datant de cette époque. Ils sont aujourd’hui souvent en mauvais état, noircis par la pollution et recouverts de plantes, de clims et de paraboles, mais ils participent largement au charme de la ville.
Nous passons tout d’abord devant la pagode Sule, originale car elle se trouve en plein milieu d’un rond-point. Pourquoi pas ! Elle est aussi très belle, surtout de nuit, car elle est également éclairée. Le meilleur point de vue est certainement le pont au-dessus de Anawratha Road. Nous nous promenons un peu aux alentours du parc Maha Bandula et de son obélisque, un endroit qui semble être un point de rencontre pour les Birmans. Le parc fait face à la magnifique Cour Suprême du pays, un grand bâtiment colonial construit au début des années 1900.
Nous nous promenons dans le sud de la ville, entre les grandes routes et les marchés, en appréciant toujours son ambiance toute particulière. Nous arrivons finalement au bord du fleuve, au niveau d’un embarcadère. Les petits bateaux bus s’enchaînent sans s’arrêter, les gens montent et descendent, chargent les bateaux de gros sacs de légumes et de fleurs. Derrière nous, des jeunes jouent (extrêmement bien) à se faire des passes avec un joli ballon en osier. Nous adorons cet endroit, et restons à observer pendant un petit moment.
Quand nous repartons, le soleil se couche déjà. Nous décidons de passer voir la cathédrale de Yangon en rentrant. Nous avons remarqué une grande diversité culturelle et religieuse dans cette ville, ce à quoi on ne s’attendait pas forcément, étant donné que 89% de la population est bouddhiste. On passe malgré tout devant de nombreuses mosquées, ainsi que quelques temples hindous et des églises.
Nous rentrons finalement nous reposer un peu, après un petit passage dans un joli marché de nuit. Le soir, nous dînons dans un restaurant birman, où sont servis de nombreux currys. Le curry and rice, comme au Sri Lanka, est un peu la spécialité du pays. Nous ne prenons que des currys végétariens, tous très bons, accompagnés d’une bière locale, la Myanmar Beer (original !).
Le lendemain, c’est notre dernier jour à Yangon. Nous devons prendre le soir un bus de nuit en direction de Bagan, le site archéologique le plus visité du pays. Il ne fait pas très beau, donc après le check-out et le déjeuner, nous décidons d’aller au cinéma, situé dans le mall. Encore une fois c’est très local (Thor – même si nous avons le droit à l’hymne national au milieu des pubs !), et cela nous permet de passer l’après-midi au sec !
Nous partons ensuite vers 18h en taxi direction la gare de bus, au nord de la ville (près de l’aéroport). Nous avons été prévenus, la circulation est dense et il faut prévoir au moins une heure pour faire les 20km qui nous séparent. D’ailleurs les premiers taxis que nous arrêtons ne veulent pas nous emmener. Nous en trouvons un qui nous accepte pour 12000 kyats (8,70€). Nous mettrons finalement 1h30. La gare de bus est en fait un village, où sont regroupées toutes les compagnies. Notre chauffeur de taxi est génial, et fait tout pour nous emmener au bon endroit. Nous prenons un dîner dans un restaurant à côté, et à 20h30, embarquons dans le magnifique bus VIP. En Birmanie, ils ne rigolent pas avec le service client ! Le bus est énorme, les places super confortables, on nous sert de petits sandwichs et une sorte de granité, bref c’est le grand luxe !
On se retrouve à Bagan !
Super, les échafaudages en bambous, les lignes électriques, les paraboles multicolores,……..(Le reste n’est pas mal non plus;;;;;……….) ..Et il est ou le cinquième Bouddha ? ;;…Continuez a nous en mettre plein la vue;;;;;;;;;;;;; Merci , bissa , Fr Pi ;
Alors là avec Myanmar, j’en ai marre….Est ce que vous voulez que je vienne très vite pour récupérer vos achats??? Ça a l’air TOP de chez top.!! J’espère simplement que l’ouverture de ce magnifique pays au tourisme pourra servir à tous les birmans sans exception……
Ahaha bien sûr on est un peu chargés tu peux passer 🙂 Pour le tourisme, pas sûr du tout … on essaye de manger à des endroits sans taxe pour éviter que le gouvernement ne récupère trop, mais pas facile !
Tout ce doré, joli le jour, mais magnifique la nuit. Moi non plus je ne ferais pas confiance aux échafaudages en bambou …….